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Scène de la misère ordinaire,
L'hiver ils montent la tente sous une arche du Pont Canal, en pleine humidité des bords de Garonne.
Avec les belles journées et nuits douces ils ont déménagésde quelques mètres.
Exclus, volontairement ou pas ? ils n'en parlent pas, mais je leur parle, et on parle, de tout, de rien, de leurs chiens qui ne manquent de rien, nourriture, véto, du temps qui est clément, du feu d'artifice qui fait qu'ils vont aller plus loin, les chiens ont peur des pétards.
Ils ont toujours à portée de main une canette de bière, pas pour se réchauffer, pour se tenir compagnie, et le transistor à pile pour la musique, on parle de tout, sauf d'eux.
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Commentaires
Etrange de voir de telles personnes qui s'écartent de tout. Au moins il fait chaud en ce moment. Souhaitons qu'ils arrivent à s'insérer pour vivre avec un toît en hiver. Et heureusement qu'il y a des gens comme toi pour leur apporter un peu de lien social et de chaleur.
Bises
BEA
je me trompe peut être mais je crois connaître ce pont, n'est il pas à Agen, là où je passe très régulièrement pour rejoindre la route allant à Bergerac et Périgueux !?
bon samedi,
Jj
Une chose est sûre c'est qu'avec eux, la plupart du temps, les animaux sont bien traités, à la différence de chez certaines personnes "normales"
Tu leur parles. C'est bien, c'est beaucoup plus que ne leur en accorde la majorité des gens. On en est là, et ce sera de pire en pire...
ils sont humains, parfois un regard suffit à leur rappeler qu'ils existent, ils ne sont pas transparents - je ne fais pas une BA, certains je les évite, mais d'autres ben ça accroche, comme dans notre vie à nous.
ben vi, c'est le Pont Canal que je vois depuis mes fenêtres - donc tu passes devant ma maison qui a une façade sur l'ancienne RN 113 devenue D 813 - bizz
oui en règle générale, sauf ceux qui abusent et qui sont bourrés dès le matin....j'en tuerai bien un ou deux parfois, sans aucun état d'ame
ils s'écartent, on les écarte et ils finissent en marge totale et impossible alors de faire marche arrière
La désinsertion familiale, professionnelle et sociale est un enchainement qu'une société digne de ce nom ne devrait pas laisser faire.
J'ai écouté lorsque je travaillais des centaines de ces dérives toutes plus inévitables les unes que les autres. Et pourtant il y a toujours un moment où il eut fallut juste un signe, un geste, une parole... Fugace ce moment n'est pas souvent perçu hélas.
Le pire c'est quand l'un-e d'entre eux me plaint d'être en fauteuil roulant... Là j'ai un boa constrictor qui se dresse dans l'estomac et qui m'étouffe...
je comprends, je regarde, je parle,je tente de comprendre, mais souvent il a manqué un regard, un geste, une parole avant que tout ne bascule
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Une misère qui gagne Martine. Bises du soir